Le portrait-robot du (très) mauvais manager : 10 travers à éviter

Deux américains, J. Zenger et J. Folkman, ont dressé un portrait- robot du Pire Manager à partir de deux études – enquêtes à 360° :

  1. Analyse des échecs : Sur base d’un échantillon de 500 cadres, extraction des caractéristiques communes des 31 managers licenciés au cours des trois premières années ;
  2. Comparaison à grande échelle : Sur base d’un échantillon de 11.000 managers, identification du pool (10%) des moins efficaces et comparaison avec les 31 cadres licenciés du premier échantillon.

TOP 10 des méfaits du (super) mauvais manager

  1. Manque d’énergie et d’enthousiasme 
    • « prise d’initiative, pas pour moi » jusqu’à être capable de saper l’énergie de ses équipiers.
  2. Autosatisfaction
    • se contente, en ce qui le concerne, de réalisations modestes au regard des objectifs fixés ou attendus.
  3. Trop d’exécution, pas assez de vision
  4. Prise de décisions inappropriées
    • par rapport aux intérêts de l’organisation, aux yeux de ses collègues et collaborateurs.
  5. Pas (ou peu) collaborant
    • évite la collaboration, les échanges avec ses collègues (qu’il considère comme des rivaux).
  6. Exemplarité (et intégrité) faible ou nulle
    • n’a que faire des « standards » (même ceux qui ont été définis par lui).
  7. Idéacide – Idéaphobe
    • réticent ou résistant aux suggestions, aux nouvelles idées.
  8. Ne retient pas les leçons du passé
    • s’il ne commet pas pour autant plus d’erreurs que ses pairs, il s’arrange pour les dissimuler et rechigne à en tirer les enseignements.
  9. Pas (ou peu) de compétences interpersonnelles
    • est généralement distant, indisponible, incapable de féliciter… jusqu’à être acide ou destructeur dans ses appréciations.
  10. Zéro coaching-attitude
    • auto-centré sur sa personne, il est plus prompt à stimuler le désengagement que l’implication et l’évolution de ses collaborateurs.

« Pardonnez-leur, ils ne savent ce qu’ils font »

Le mauvais manager serait excusable. En effet, selon les auteurs, il est généralement inconscient de ses (ces) dérives. Même mieux : ceux qui apparaissent comme les plus pires ont une appréciation substantiellement positive de leurs comportements. Le comble !

Question délicate : Que faire ?

Une grève de la faim ? Une prière à Sainte-Rita, patronne des causes désespérées ? Quitter l’entreprise ? Un tueur à gage ?

Entre ces extrêmes, si le manager en question est prêt à jouer le jeu, une ré-appropriation du territoire pourrait être envisagée. Une façon de procéder ? Inviter le manager à tracer sa carte – son territoire – dont les axes principaux seraient les contre-pieds des travers cités plus haut. Aucune garantie quant à une issue positive mais, comme on dit, cela ne mange pas de pain.

Par inversion, les 10 qualités du (très) bon manager :


NB : les termes « leader », « manager » et « executive » (cadre) ont ou pourraient avoir des portées distinctes ; toutefois, ils sont utilisés de façon interchangeable dans l’article en question, article publié en juin 2009 sur Havard Business Review.