Gestalt : Forme = Structure

Au cours de la première moitié du 20ième siècle, la « Gestalt Théorie » a formalisé un ensemble de principes ou de lois expliquant notamment pourquoi nous percevons certains phénomènes et pas d’autres. Parmi les principaux : 

La loi de la continuité stipule que nous avons tendance à associer des éléments qui forment une continuité ou situés dans une séquence. Lorsque nous recevons plusieurs informations l’une derrière l’autre, nous sommes enclins à les associer. Dans le visuel, quatre points semblent hors jeu ou hors contexte tandis que les autres tendent à former un ensemble.

La loi de la similarité est synonyme de « qui se ressemble s’assemble ». Lorsque des choses partagent un ou plusieurs points communs, elles ont tendance à être regroupées dans la même catégorie. Ainsi, quelqu’un à qui l’on aurait appris à se méfier des guêpes se méfiera très certainement des abeilles, des frelons, …

La loi de la fermeture contient en fait deux principes: (1) une forme incomplète est généralement corrigée et perçue de façon complète et (2) lorsque des éléments sont proches ou tendent à former une entité, ils seront perçus comme un tout et non de manière distincte.

La Gestalt montre également que nous voyons des choses qui n’existent pas. Dans la figure de KANISTA, chacun voit un triangle alors qu’il n’y en a aucun.

Ce biais et les précédents ne s’expérimentent pas uniquement dans un contexte graphique. En somme, la Gestalt Théorie démonte et démontre nos habitudes de perception. 

  • Elle explique comment nous procédons pour mémoriser, organiser l’information, interpréter la réalité, former des idées, etc. En matière d’apprentissage par exemple, l’école Gestaltiste défend le principe qu’il faut permettre à l’apprenant de rattacher les parties à un ensemble structurant ; c’est un des objectifs du Concept Mapping.
  • Elle nous fait prendre conscience que percevoir et structurer (regrouper) sont en fin de compte des actes collatéraux
  • Elle montre également que lorsque nous faisons une connexion entre deux éléments étrangers, l’imagination tente de « boucher les trous » pour que le sens prenne forme (phénomène exploité par les techniques de créativité forcée). 

Enfin, ces lois sont les métaphores visuelles de situations fréquentes au cours desquelles nous incluons ou excluons trop vite certaines informations. En d’autres mots, toutes les structures ne sont pas bonnes à prendre.