Echelle d’Abstraction, concrètement ?

Comment qualifier chaque paire de mots ci-dessous ? Que représente le mot à gauche par rapport au mot à droite ?

  • Stylo Plume … Objet
  • Amour … Sentiment
  • W. Chruchill … Dirigeant
  • TRIZ … Méthode de Résolution de Problème
  • Fast Food … Concept
  • Brie de Meaux … Produit Laitier

A première vue, il s’agit de quasi-synonymes.

Si on veut plus de nuance, on fera remarquer que les mots à gauche sont plus concrets, plus précis que ceux à droite. Dans l’autre sens, le mot à droite est plus abstrait, plus général que son voisin de gauche.

« Échelle d’Abstraction »

Un principe et un constat qui ne souffrent apparemment d’aucune exception : toute « chose » peut s’exprimer de manière plus ou moins concrète et de manière plus ou moins abstraite. Pour reprendre et étendre le dernier exemple cité ci-dessus :

Brie de Meaux … Fromage … Produit Laitier … Aliment … Produit

On parle de degrés ou de niveaux d’abstraction. Ou encore d’échelons composant une échelle d’abstraction, un des concepts développés par Alfred KORZYBSKI et popularisé par S. HAYAKAWA (ouvrage de référence : Language in Thought and Action). 

Echelle d'Abstraction

Et plus concrètement ?

Osciller entre concret et abstrait, c’est un peu comme les métaphores, c’est une pratique quotidienne et inconsciente.

Le concret c’est de l’abstrait rendu familier par l’usage.
Paul Langevin (1872-1946)

En y prêtant de l’attention et en exploitant consciemment les 2 mouvements envisageables sur l’échelle sont des ressources ou des leviers utiles pour notamment,

  • Prendre de la hauteur, sortir du cadre, l’élargir …  ou, à l’inverse, réduire le « scope », le champ de réflexion,
  • Briser l’inertie mentale en jouant avec les mots,
  • Pour bien ou mieux communiquer en appliquant le principe de la structure pyramidale : on part du haut de l’échelle, on exprime d’abord les idées générales pour converger progressivement vers les idées plus spécifiques. Autrement formulé, on commence par donner l’image globale et ensuite les pièces du puzzle.
  • Idem en apprentissage : on enseigne généralement les notions générales avant de passer aux notions particulières. 
  • Pour certaines méthodes de créativité ou résolution de problème – TRIZ en particulier –  le mouvement du bas vers le haut de l’échelle est pratiquement requis : on abstrait le problème afin de le mettre en regard de solutions génériques

En outre, qu’il s’agisse de mieux communiquer, d’augmenter l’idéation ou de faciliter le transfert de connaissances, jouer sur les deux registres (sans oublier les échelons intermédiaires) permet de sensibiliser deux grands profils « cognitifs » : les individus qui sont généralement dans le concret et ceux qui sont habituellement dans l’abstrait

L’échelle d’abstraction est résolument un outil pour (mieux) réfléchir et (mieux) communiquer. C’est également une stratégie pour « noyer le poisson » en restant en haut de l’échelle, en évitant d’être (plus) précis, d’être concret !

A SUIVRE.